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Fatigué de vivre ?!

De Gènéthique : “Jean-Jacques De Gucht, député libéral belge, vient de proposer une modification de la loi en vigueur sur l’euthanasie, pour l’élargir « aux personnes âgées qui ont le sentiment d’une vie accomplie ». Aujourd’hui pratiquée pour des personnes « victimes de souffrances physiques ou morales jugées insurmontables par le corps médical », l’euthanasie serait alors proposée aux personnes « qui ont objectivement décidé qu’il était temps de mettre fin à leur existance » : « On parle ici de personnes qui ont décidé, à un certain âge, qu’elles avaient fait ce qu’elles devaient faire dans leur vie, et qui estiment qu’elles ne veulent pas aller plus loin » développe Jean-Jacques De Gucht. Des personnes « en parfaite santé physique et morale ». Ou encore des personnes « dont la fatigue de vivre est une conséquence d’une somme de petites pathologies ». Jacqueline Herremans, présidente de l’association pour le droit de mourir dans la dignité, rejette cette proposition mais souhaiterait pour sa part appliquer la loi actuelle aux personnes souffrant de ces « petites pathologies ».”

Sources: RTL info.be (14/08/2017)

A nos proches dans l’épreuve, à nos frères malades, à nos parents proches de leur éternité, ne pouvons-nous pas leur proposer autre chose que la désespérance d’un acte suicidaire ?Soyons Sel de la terre et Lumière du monde ! Mt 5, 13-16

Comme nous le rappelait St Jean-Paul II dans son encyclique Evangelium Vitae, au n°95 :

“Dans la situation sociale actuelle, marquée par un affrontement dramatique entre la ” culture de la vie ” et la ” culture de la mort ” , il faut développer un sens critique aigu, permettant de discerner les vraies valeurs et les besoins authentiques. Il est urgent de se livrer à une mobilisation générale des consciences et à un effort commun d’ordre éthique, pour mettre en oeuvre une grande stratégie pour le service de la vie. Nous devons construire tous ensemble une nouvelle culture de la vie : nouvelle, parce qu’elle sera en mesure d’aborder et de résoudre les problèmes inédits posés aujourd’hui au sujet de la vie de l’homme ; nouvelle, parce qu’elle sera adoptée avec une conviction forte et active par tous les chrétiens ; nouvelle, parce qu’elle sera capable de susciter un débat culturel sérieux et courageux avec tous. L’urgence de ce tournant culturel tient à la situation historique que nous traversons, mais elle provient surtout de la mission même d’évangélisation qui est celle de l’Eglise. En effet, l’Evangile vise à “transformer du dedans, à rendre neuve l’humanité elle-même

Prions, formons-nous et agissons pour la renaissance de la culture de Vie dans notre société !

Prenons date dès à présent avec notre paroisse pour les veillées pour la vie du 2 décembre 2017

Prière pour la vie extraite de l’Encyclique « Evangelium Vitae » de Jean-Paul II (1995)
O Marie,
aurore du monde nouveau,
Mère des vivants,
nous te confions la cause de la vie :
regarde, ô Mère, le nombre immense
des enfants que l’on empêche de naître,
des pauvres pour qui la vie est rendue difficile,
des hommes et des femmes
victimes d’une violence inhumaine,
des vieillards et des malades tués par l’indifférence
ou par une pitié fallacieuse.
Fais que ceux qui croient en ton Fils
sachent annoncer aux hommes de notre temps
avec fermeté et avec amour l’Evangile de la vie.
Obtiens-leur la grâce de l’accueillir
comme un don toujours nouveau,
la joie de le célébrer avec reconnaissance
dans toute leur existence
et le courage d’en témoigner
avec une ténacité active, afin de construire,
avec tous les hommes de bonne volonté,
la civilisation de la vérité et de l’amour,
à la louange et à la gloire de Dieu
Créateur qui aime la vie.
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Amoris Laetitia (2016)

EXHORTATION APOSTOLIQUE
POST-SYNODALE
AMORIS LAETITIA

DU SAINT-PÈRE
FRANÇOIS
AUX ÉVÊQUES
AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES
AUX PERSONNES CONSACRÉES
AUX ÉPOUX CHRÉTIENS
ET À TOUS LES FIDÈLES LAÏCS
SUR L’AMOUR DANS LA FAMILLE

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1. La joie de l’amour qui est vécue dans les familles est aussi la joie de l’Église. Comme l’ont indiqué les Pères synodaux, malgré les nombreux signes de crise du mariage, « le désir de famille reste vif, spécialement chez les jeunes, et motive l’Église ».[1]Comme réponse à cette aspiration, « l’annonce chrétienne qui concerne la famille est vraiment une bonne nouvelle ».[2]

2. Le parcours synodal a permis d’exposer la situation des familles dans le monde actuel, d’élargir notre regard et de raviver notre conscience de l’importance du mariage ainsi que de la famille. En même temps, la complexité des thèmes abordés nous a montré la nécessité de continuer à approfondir librement certaines questions doctrinales, morales, spirituelles et pastorales. La réflexion des pasteurs et des théologiens, si elle est fidèle à l’Église, si elle est honnête, réaliste et créative, nous aidera à trouver davantage de clarté. Les débats qui se déroulent dans les moyens de communication ou bien dans les publications et même entre les ministres de l’Église, vont d’un désir effréné de tout changer sans une réflexion suffisante ou sans fondement, à la prétention de tout résoudre en appliquant des normes générales ou bien en tirant des conclusions excessives à partir de certaines réflexions théologiques.

3. En rappelant que « le temps est supérieur à l’espace », je voudrais réaffirmer que tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. Bien entendu, dans l’Église une unité de doctrine et de praxis est nécessaire, mais cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ou certaines conclusions qui en dérivent. Il en sera ainsi jusqu’à ce que l’Esprit nous conduise à vérité entière (cf. Jn 16, 13), c’est-à-dire, lorsqu’il nous introduira parfaitement dans le mystère du Christ et que nous pourrons tout voir à travers son regard. En outre, dans chaque pays ou région, peuvent être cherchées des solutions plus inculturées, attentives aux traditions et aux défis locaux. Car « les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général […] a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué ».[3]

4. De toute manière, je dois dire que le parcours synodal a été d’une grande beauté et a offert beaucoup de lumière. Je remercie pour tous les apports qui m’ont aidé à contempler les problèmes des familles du monde dans toute leur ampleur. L’ensemble des interventions des Pères, que j’ai écouté avec une constante attention, m’a paru un magnifique polyèdre, constitué de nombreuses préoccupations légitimes ainsi que de questions honnêtes et sincères. Pour cela, j’ai retenu opportun de rédiger une Exhortation Apostolique post-synodale pour recueillir les apports des deux Synodes récents sur la famille, en intégrant d’autres considérations qui pourront orienter la réflexion, le dialogue ou bien la praxis pastorale, et qui offriront à la fois encouragement, stimulation et aide aux familles dans leur engagement ainsi que dans leurs difficultés.

5. Cette Exhortation acquiert un sens spécial dans le contexte de cette Année Jubilaire de la Miséricorde. En premier lieu, parce que je la considère comme une proposition aux familles chrétiennes, qui les stimule à valoriser les dons du mariage et de la famille, et à garder un amour fort et nourri de valeurs, telles que la générosité, l’engagement, la fidélité ou la patience. En second lieu, parce qu’elle vise à encourager chacun à être un signe de miséricorde et de proximité là où la vie familiale ne se réalise pas parfaitement ou ne se déroule pas dans la paix et la joie.

6. Dans le développement du texte, je commencerai par une ouverture inspirée par les Saintes Écritures, qui donne un ton approprié. De là, je prendrai en considération la situation actuelle des familles en vue de garder les pieds sur terre. Ensuite, je rappellerai certains éléments fondamentaux de l’enseignement de l’Église sur le mariage et la famille, pour élaborer ainsi les deux chapitres centraux, consacrés à l’amour. Pour continuer, je mettrai en exergue certains parcours pastoraux qui nous orientent pour la construction de foyers solides et féconds selon le plan de Dieu, et je consacrerai un chapitre à l’éducation des enfants. Après, je m’arrêterai sur une invitation à la miséricorde et au discernement pastoral face à des situations qui ne répondent pas pleinement à ce que le Seigneur nous propose, et enfin je tracerai de brèves lignes de spiritualité familiale.

7. Vu la richesse apportée au parcours synodal par les deux années de réflexion, cette Exhortation aborde, de différentes manières, des thèmes nombreux et variés. Cela explique son inévitable longueur. C’est pourquoi, je ne recommande pas une lecture générale hâtive. Elle sera plus bénéfique, tant pour les familles que pour les agents de pastorale familiale, s’ils l’approfondissent avec patience, morceau par morceau, ou s’ils cherchent en elle ce dont ils peuvent avoir besoin dans chaque circonstance concrète. Il est probable, par exemple, que les couples s’identifient plus avec les chapitres quatre et cinq, que les agents pastoraux soient intéressés surtout par le chapitre six, et que tous se sentent interpellés par le chapitre huit. J’espère que chacun, à travers la lecture, se sentira appelé à prendre soin avec amour de la vie des familles, car elles « ne sont pas un problème, elles sont d’abord une opportunité ».[4]

La suite sur le site du Vatican.

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Evangelium Vitae (1995)

LETTRE ENCYCLIQUE
EVANGELIUM VITAE
DU SOUVERAIN PONTIFE
JEAN-PAUL II
AUX ÉVÊQUES,
AUX PRESBYTRES ET AUX DIACRES,
AUX RELIGIEUX ET AUX RELIGIEUSES,
AUX FIDÈLES LAÏCS ET À TOUTES
LES PERSONNES DE BONNE VOLONTÉ
SUR LA VALEUR ET L’INVIOLABILITÉ
DE LA VIE HUMAINE
 

INTRODUCTION

1. L’Evangile de la vie se trouve au cœur du message de Jésus. Reçu chaque jour par l’Eglise avec amour, il doit être annoncé avec courage et fidélité comme une bonne nouvelle pour les hommes de toute époque et de toute culture.

A l’aube du salut, il y a la naissance d’un enfant, proclamée comme une joyeuse nouvelle: « Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple: aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la cité de David » (Lc 2, 10-11). Assurément, la naissance du Sauveur a libéré cette « grande joie », mais, à Noël, le sens plénier de toute naissance humaine se trouve également révélé, et la joie messianique apparaît ainsi comme le fondement et l’accomplissement de la joie qui accompagne la naissance de tout enfant (cf. Jn 16, 21).

Exprimant ce qui est au cœur de sa mission rédemptrice, Jésus dit: « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10, 10). En vérité, il veut parler de la vie « nouvelle » et « éternelle » qui est la communion avec le Père, à laquelle tout homme est appelé par grâce dans le Fils, par l’action de l’Esprit sanctificateur. C’est précisément dans cette « vie » que les aspects et les moments de la vie de l’homme acquièrent tous leur pleine signification.

 

La valeur incomparable de la personne humaine

2. L’homme est appelé à une plénitude de vie qui va bien au-delà des dimensions de son existence sur terre, puisqu’elle est la participation à la vie même de Dieu.

La profondeur de cette vocation surnaturelle révèle la grandeur et le prix de la vie humaine, même dans sa phase temporelle. En effet, la vie dans le temps est une condition fondamentale, un moment initial et une partie intégrante du développement entier et unitaire de l’existence humaine. Ce développement de la vie, de manière inattendue et imméritée, est éclairé par la promesse de la vie divine et renouvelé par le don de cette vie divine; il atteindra son plein accomplissement dans l’éternité (cf. 1 Jn 3, 1-2). En même temps, cette vocation surnaturelle souligne le caractère relatif de la vie terrestre de l’homme et de la femme. En vérité, celle-ci est une réalité qui n’est pas « dernière », mais « avant-dernière »; c’est de toute façon une réalité sacrée qui nous est confiée pour que nous la gardions de manière responsable et que nous la portions à sa perfection dans l’amour et dans le don de nous-mêmes à Dieu et à nos frères.

L’Eglise sait que cet Evangile de la vie, qui lui a été remis par son Seigneur, 1 trouve un écho profond et convaincant dans le cœur de chaque personne, croyante et même non croyante, parce que, tout en dépassant infiniment ses attentes, il y correspond de manière surprenante. Malgré les difficultés et les incertitudes, tout homme sincèrement ouvert à la vérité et au bien peut, avec la lumière de la raison et sans oublier le travail secret de la grâce, arriver à reconnaître, dans la loi naturelle inscrite dans les cœurs (cf. Rm 2, 14-15), la valeur sacrée de la vie humaine depuis son commencement jusqu’à son terme; et il peut affirmer le droit de tout être humain à voir intégralement respecter ce bien qui est pour lui primordial. La convivialité humaine et la communauté politique elle-même se fondent sur la reconnaissance de ce droit.

La défense et la mise en valeur de ce droit doivent être, de manière particulière, l’œuvre de ceux qui croient au Christ, conscients de la merveilleuse vérité rappelée par le Concile Vatican II: « Par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme ». 2 Dans cet événement de salut, en effet, l’humanité reçoit non seulement la révélation de l’amour infini de Dieu qui « a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16), mais aussi celle de la valeur incomparable de toute personne humaine.

Et, scrutant assidûment le mystère de la Rédemption, l’Eglise reçoit cette valeur avec un étonnement toujours renouvelé 3 et elle se sent appelée à annoncer aux hommes de tous les temps cet « évangile », source d’une espérance invincible et d’une joie véritable pour chaque époque de l’histoire. L’Evangile de l’amour de Dieu pour l’homme, l’Évangile de la dignité de la personne et l’Evangile de la vie sont un Evangile unique et indivisible.

C’est pourquoi l’homme, l’homme vivant, constitue la route première et fondamentale de l’Eglise.

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Donum Vitae (1987)

DONUM VITAE

SUR LE RESPECT DE LA VIE HUMAINE NAISSANTE
ET LA DIGNITÉ DE LA PROCRÉATION.

RÉPONSES A QUELQUES QUESTIONS D’ACTUALITÉ

 

PRELIMINAIRES

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a été interrogée par des Conférences Épiscopales, des Évêques, des théologiens, des médecins et hommes de science, sur la conformité avec les principes de la morale catholique des techniques biomédicales permettant d’intervenir dans la phase initiale de la vie de l’être humain et dans les processus mêmes de la procréation. La présente Instruction, fruit d’une vaste consultation, et en particulier d’une attentive évaluation des déclarations de divers épiscopats, n’entend pas rappeler tout l’enseignement de l’Église sur la dignité de la vie humaine naissante et de la procréation, mais offrir — à la lumière des précédents enseignements du Magistère — des réponses spécifiques aux principales questions soulevées à ce propos.

L’exposition est ordonnée de la manière suivante: une introduction rappellera les principes fondamentaux, de caractère anthropologique et moral, nécessaires pour une évaluation adéquate des problèmes et pour l’élaboration des réponses à ces demandes; la première partie aura pour objet le respect de l’être humain à partir du premier moment de son existence; la seconde partie affrontera les questions morales posées par les interventions de la technique sur la procréation humaine; dans la troisième partie seront présentées quelques orientations sur les rapports entre loi morale et loi civile à propos du respect dû aux embryons et fœtus humains* en relation avec la légitimité des techniques de procréation artificielle.

* Les termes de « zygote », « pré-embryon », « embryon » et « fœtus » peuvent indiquer, dans le vocabulaire de la biologie, des stades successifs du développement d’un être humain. La présente Instruction use librement de ces termes, en leur attribuant une identique importance éthique, pour désigner le fruit — visible ou non — de la génération humaine, depuis le premier moment de son existence jusqu’à sa naissance. La raison de cette utilisation ressort du texte même (cf. I, 1).

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Familiaris Consortio (1981)

 

EXHORTATION APOSTOLIQUE
FAMILIARIS CONSORTIO
DE SA SAINTETE LE PAPE
JEAN-PAUL II
A L’EPISCOPAT
AU CLERGE ET AUX FIDELES
DE TOUTE L’EGLISE CATHOLIQUE
SUR LES TACHES
DE LA FAMILLE CHRETIENNE
DANS LE MONDE D’AUJOURD’HUI

 

INTRODUCTION

L’Eglise au service de la famille

1. A NOTRE ÉPOQUE, la famille, comme les autres institutions et peut-être plus qu’elles, a été atteinte par les transformations, larges, profondes et rapides, de la société et de la culture. De nombreuses familles vivent cette situation dans la fidélité aux valeurs qui constituent le fondement de l’institution familiale. D’autres sont tombées dans l’incertitude et l’égarement devant leurs tâches, voire dans le doute et presque l’ignorance en ce qui concerne le sens profond et la valeur de la vie coujugale et familiale. D’autres enfin voient la réalisation de leurs droits fondamentaux entravée par diverses situations d’injustice.

Sachant que le mariage et la famille constituent l’un des biens les plus précieux de l’humanité, l’Eglise veut faire entendre sa voix et offrir son aide à ceux qui, connaissant déjà la valeur du mariage et de la famille, cherchent à la vivre fidèlement, à ceux qui, plongés dans l’incertitude et l’anxiété, sont à la recherche de la vérité, et à ceux qui sont injustement empêchés de vivre librement leur projet familial. Apportant son soutien aux premiers, sa lumière aux deuxièmes et son secours aux autres, l’Eglise se met au service de tout homme soucieux du sort du mariage et de la famille(1).

Elle s’adresse en particulier aux jeunes qui s’apprêtent à s’engager sur le chemin du mariage et de la famille, afin de leur ouvrir de nouveaux horizons en les aidant à découvrir la beauté et la grandeur de la vocation à l’amour et au service de la vie.

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Humanae Vitae (1968)

HUMANAE VITAE

LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE PAUL VI
SUR LE MARIAGE ET LA RÉGULATION DES NAISSANCES 

1. Le très grave devoir de transmettre la vie humaine, qui fait des époux les libres et responsables collaborateurs du Créateur, a toujours été pour ceux-ci source de grandes joies, accompagnées cependant parfois de bien des difficultés et des peines.

En tout temps, l’accomplissement de ce devoir a posé à la conscience des époux de sérieux problèmes; mais l’évolution récente de la société a entraîné des mutations telles que de nouvelles questions se sont posées: questions que l’Eglise ne pouvait ignorer, en un domaine qui touche de si près à la vie et au bonheur des hommes.

I. ASPECTS NOUVEAUX DU PROBLÈME ET COMPÉTENCE DU MAGISTÈRE

2. Les changements survenus sont effectivement notables et de plusieurs sortes. Il s’agit tout d’abord du rapide développement démographique. Beaucoup manifestent la crainte que la population mondiale n’augmente plus vite que les ressources à sa disposition ; il s’ensuit une inquiétude croissante pour bien des familles et pour des peuples en voie de développement, et grande est la tentation pour les autorités d’opposer à ce péril des mesures radicales. En outre, les conditions de travail et de logement, comme aussi les exigences accrues, dans le domaine économique et dans celui de l’éducation, rendent souvent difficile aujourd’hui la tâche d’élever convenablement un grand nombre d’enfants.

On assiste aussi à un changement, tant dans la façon de considérer la personne de la femme et sa place dans la société que dans la valeur à attribuer à l’amour conjugal dans le mariage, comme aussi dans la manière d’apprécier la signification des actes conjugaux par rapport à cet amour.

Enfin et surtout, l’homme a accompli d’étonnants progrès dans la maîtrise et l’organisation rationnelle des forces de la nature, au point qu’il tend à étendre cette maîtrise à son être lui-même pris dans son ensemble: au corps, à la vie physique, à la vie sociale et jusqu’aux lois qui règlent la transmission de la vie.

3. Un tel état de chose fait naître de nouvelles questions. Etant données les conditions de la vie moderne, étant donnée la signification des relations conjugales pour l’harmonie entre les époux et pour leur fidélité mutuelle, n’y aurait-il pas lieu de réviser les règles morales jusqu’ici en vigueur, surtout si l’on considère qu’elles ne peuvent être observées sans des sacrifices parfois héroïques ?

Etendant à ce domaine l’application du principe dit ” de totalité “, ne pourrait-on admettre que l’intention d’une fécondité moins abondante, mais plus rationalisée, transforme l’intervention matériellement stérilisante en un licite et sage contrôle des naissances ? Ne pourrait-on admettre, en d’autres termes, que la finalité de procréation concerne l’ensemble de la vie conjugale, plutôt que chacun de ses actes ?

On demande encore si, étant donné le sens accru de responsabilités de l’homme moderne, le moment n’est pas venu pour lui de confier à sa raison et à sa volonté, plutôt qu’aux rythmes biologiques de son organisme, le soin de régler la natalité.  

4. De telles questions exigeaient du Magistère de l’Eglise une réflexion nouvelle et approfondie sur les principes de la doctrine morale du mariage doctrine fondée sur la loi naturelle, éclairée et enrichie par la Révélation divine.

Aucun fidèle ne voudra nier qu’il appartient au Magistère de l’Eglise d’interpréter aussi la loi morale naturelle. Il est incontestable, en effet, comme l’ont plusieurs fois déclaré Nos Prédécesseurs (1), que Jésus-Christ, en communiquant à Pierre et aux apôtres sa divine autorité, et en les envoyant enseigner ses commandements à toutes les nations (2), les constituait gardiens et interprètes authentiques de toute la loi morale: non seulement de la loi évangélique, mais encore de la loi naturelle, expression elle aussi de la volonté de Dieu, et dont l’observation fidèle est également nécessaire au salut (3).

Conformément à cette mission qui est la sienne, l’Eglise a toujours donné – et avec plus d’ampleur à l’époque récente – un enseignement cohérent, tant sur la nature du mariage que sur le juste usage des droits conjugaux et sur les devoirs des époux (4).

5. La conscience de cette même mission Nous amena à confirmer et à élargir la Commission d’étude que Notre prédécesseur Jean XXIII, de vénérée mémoire, avait instituée en mars 1963. Cette Commission, qui comprenait, outre plusieurs spécialistes des différentes disciplines concernées, également des couples, avait pour but de recueillir des avis sur les nouvelles questions relatives à la vie conjugale, et en particulier celle de la régulation de la natalité, et de fournir d’opportuns éléments d’information, pour que le Magistère pût donner, à l’attente non seulement des fidèles, mais de l’opinion publique mondiale, une réponse adéquate (5).

Les travaux de ces experts, complétés par les jugements et conseils que Nous fournirent, soit spontanément, soit sur demande expresse, bon nombre de Nos frères dans l’épiscopat, Nous ont permis de mieux mesurer tous les aspects de cette question complexe. Aussi exprimons-Nous à tous de grand cœur Notre vive gratitude.  

6. Les conclusions auxquelles était parvenue la Commission ne pouvaient toutefois être considérées par Nous comme définitives, ni Nous dispenser d’examiner personnellement ce grave problème, entre autres parce que le plein accord n’avait pas été réalisé au sein de la Commission sur les règles morales à proposer; et surtout parce qu’étaient apparus certains critères de solutions qui s’écartaient de la doctrine morale sur le mariage proposée avec une constante fermeté par le Magistère de l’Eglise.

C’est pourquoi, ayant attentivement examiné la documentation qui Nous a été soumise, après de mûres réflexions et des prières assidues, Nous allons maintenant, en vertu du mandat que le Christ Nous a confié, donner notre réponse à ces graves questions.

 

II. PRINCIPES DOCTRINAUX

Une vision globale de l’homme

7. Comme tout autre problème concernant la vie humaine, le problème de la natalité doit être considéré, au-delà des perspectives partielles – qu’elles soient d’ordre biologique ou psychologique, démographique ou sociologique – dans la lumière d’une vision intégrale de l’homme et de sa vocation, non seulement naturelle et terrestre, mais aussi surnaturelle et éternelle. Et puisque, dans leur tentative de justifier les méthodes artificielles de contrôle des naissances, beaucoup ont fait appel aux exigences soit de l’amour conjugal, soit d’une ” paternité responsable “, il convient de bien préciser la vraie conception de ces deux grandes réalités de la vie matrimoniale, en Nous référant principalement à ce qui a été récemment exposé à ce sujet, d’une manière hautement autorisée, par le IIème Concile du Vatican, dans la Constitution pastorale Gaudium et Spes.

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Gaudium et spes (1965)

PAUL, ÉVÊQUE,
SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU,
AVEC LES PÈRES DU SAINT CONCILE,
POUR QUE LE SOUVENIR S’EN MAINTIENNE À JAMAIS

CONSTITUTION PASTORALE
SUR L’ÉGLISE DANS LE MONDE DE CE TEMPS
GAUDIUM ET SPES

AVANT-PROPOS

1. Étroite solidarité de l’Église avec l’ensemble de la famille humaine

Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire.

2. À qui s’adresse le Concile

1. C’est pourquoi, après s’être efforcé de pénétrer plus avant dans le mystère de l’Église, le deuxième Concile du Vatican n’hésite pas à s’adresser maintenant, non plus aux seuls fils de l’Église et à tous ceux qui se réclament du Christ, mais à tous les hommes. À tous il veut exposer comment il envisage la présence et l’action de l’Église dans le monde d’aujourd’hui.

2. Le monde qu’il a ainsi en vue est celui des hommes, la famille humaine tout entière avec l’univers au sein duquel elle vit. C’est le théâtre où se joue l’histoire du genre humain, le monde marqué par l’effort de l’homme, ses défaites et ses victoires. Pour la foi des chrétiens, ce monde a été fondé et demeure conservé par l’amour du Créateur ; il est tombé certes, sous l’esclavage du péché, mais le Christ, par la Croix et la Résurrection, a brisé le pouvoir du Malin et l’a libéré pour qu’il soit transformé selon le dessein de Dieu et qu’il parvienne ainsi à son accomplissement.

3. Le service de l’homme

1. De nos jours, saisi d’admiration devant ses propres découvertes et son propre pouvoir, le genre humain s’interroge cependant, souvent avec angoisse, sur l’évolution présente du monde, sur la place et le rôle de l’homme dans l’univers, sur le sens de ses efforts individuels et collectifs, enfin sur la destinée ultime des choses et de l’humanité. Aussi le Concile, témoin et guide de la foi de tout le Peuple de Dieu rassemblé par le Christ, ne saurait donner une preuve plus parlante de solidarité, de respect et d’amour à l’ensemble de la famille humaine, à laquelle ce peuple appartient, qu’en dialoguant avec elle sur ces différents problèmes, en les éclairant à la lumière de l’Évangile, et en mettant à la disposition du genre humain la puissance salvatrice que l’Église, conduite par l’Esprit Saint, reçoit de son Fondateur. C’est en effet l’homme qu’il s’agit de sauver, la société humaine qu’il faut renouveler. C’est donc l’homme, l’homme considéré dans son unité et sa totalité, l’homme, corps et âme, cœur et conscience, pensée et volonté, qui constituera l’axe de tout notre exposé.

2. Voilà pourquoi, en proclamant la très noble vocation de l’homme et en affirmant qu’un germe divin est déposé en lui, ce saint Synode offre au genre humain la collaboration sincère de l’Église pour l’instauration d’une fraternité universelle qui réponde à cette vocation. Aucune ambition terrestre ne pousse l’Église ; elle ne vise qu’un seul but : continuer, sous l’impulsion de l’Esprit consolateur, l’œuvre même du Christ, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour être servi.

La suite sur le site du Vatican.

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