Chère Famille,
Cette lettre pour vous dire un grand merci ! Voilà presque 4 ans que je lutte contre les caprices de dame nature, qui m’a gratifié il y a quelques années d’un terrible cancer… Quatre années de lutte contre une maladie qui ne fait pas de cadeau… J’en ai bavé, au sens propre comme au sens figuré de ces quatre ans de combat pour la vie où se sont mêlées opération de chirurgie, radiothérapies, chimiothérapies… C’est comme un long marathon à courir aussi vite qu’un sprint, sans repis…
Epuisant mais pas impossible si l’épreuve est relevé avec humanité ! Et vous l’avez bien démontré par votre attention, votre délicatesse, votre soutien… Merci !
Ces remerciements sont aussi un appel à votre vigilance… Grande est la faiblesse d’un homme et long est son chemin de rémission face au cancer… Vigilance car je pourrais rechuter, vigilance car d’autres pourraient me faire chuter…
A ce sujet, permetez moi de faire un retour en arrière : il fut un temps où le courant de pensée eugéniste était bien vue en Europe : En Angleterre, en France, en Allemagne, il était de bon ton de vouloir améliorer l’humanité, de la purifier pour la rendre meilleure… Nous savons où cela nous a mené et nous nous donnons bonne conscience en nous disant que l’Allemagne nazie a été vaincu : tout ceci est du passé !
Je n’en suis pas si sûr. En effet, je constate avec effarement la résurgence de cette pensée eugéniste en Europe ; celle qui dans les années 30, aspirait à purifier la société de tous ces faibles ou dégénérés atteint par diverses pathologies… A ce sujet, je pense plus particulièremenrt à Vincent Lambert. A l’heure où j’ai commencé ces lignes, il était en sursis. Aujourd’hui, il se retrouve de nouveau victime d’un véritable acharnement euthanasique : endormie jusqu’à ce que la mort de faim et de soif ne l’emporte… C’est juste horrible mais c’est bien réel. Il y a une pression démesurée des medias, du gouvernement et des instances judiciaires pour… Tuer !
Cet homme, qui est devenu lourdement handicapée des suites d’un accident, n’est pas en fin de vie. Néanmoins, certains ont décidé que sont alimentation et son hydratation étaient trop lourd pour la société et que son état pauci-relationnel ne lui permettait pas de vivre heureux… Terrible manipulation par ses médecins et les médias du cas de ce pauvre homme : « Il le font passer sa fragilité pour de l’indignité, comme s’il s’agissait d’un déchet, impropre au recyclage… Ainsi, la solidarité avec la souffrance d’un grand malade ne pourrait alors se traduire que par une mort miséricordieuse… » Ce raisonnement sous jacent est mortel mais bien réel… Ce n’est même plus un être humain, c’est une procédure administrative et judiciaire qui traîne !
Et moi de penser : « Si,
c’est un homme… »
Oui, c’est un homme, c’est mon frère d’arme ! Il n’a pas choisi son handicap tout comme je n’ai pas choisi cette maladie et le combat qui a suivi… Pouvons-nous l’abandonner en court de route ? Pouvons-nous baisser les bras face aux lobbies de l’euthanasie, ceux-la même qui, en Suisse, en Belgique, font du business sur la mort misericodieuse ?
Devrons-nous toujours être des parfaits, capable à toute heure de produire, de donner des garanties à notre société que nous pouvons consommer, au risque, si dame nature nous joue des tours, de devoir quitter le meilleurs des mondes ? Terrible impression donnée par notre société de consommation où le matérialisme règne : notre humanité est devenu un bien de consommation dont les limites naturelle ne nous appartiennent plus…
La faiblesse inhérente à notre nature humaine, n’est plus un défi collectif à relever pour plus d’humanité mais le couperet qui nous en exclu !
Chère famille, notre société va s’autodétruire si elle perd cette humanité…
Ainsi, je sollicite votre vigilance pour que pareille situation ne se renouvelle pas pour moi… Je suis bien évidemment contre l’acharnement thérapeutique mais dans le cas de mon frère d’arme Vincent, il avait juste besoin d’eau, de nourriture et ses médecins et juges ont décidé de lui en priver, jusqu’à ce que mort s’en suive…
Et n’allez pas croire que ce sont là mes directives anticipées : j’exercre ce terme ! Comme si nous devions forcément tout planifier les aléas de la vie dans une série de directives; cheval de Troie euthanasique… Non, la vie c’est un défi a relever au jour le jour dans les limites de mon humanité !
Veillez surtout à me permettre de recevoir le sacrement des malades si cette aventure de la maladie devait me laisser seul face à la mort comme Vincent Lambert…
Prions pour lui, par l’intercession de St Maximilien-Marie Kolbe, lui aussi affamé et assoiffé, prions pour ses médecins, ses juges, sa famille et ne cessons pas notre engagement pour les plus faibles : le Christ nous y appelle !
“Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire…“