Double jeu :
Ne soyons pas trop machiavélique mais quand même, soyons prudent et observons le double jeu des instances au pouvoir :
D’un côté, le Président de la République Emmanuel Macron appelle les catholiques au “don de leur engagement”. “Je dois me soucier que ceux qui travaillent au cœur de la société française, ceux qui s’engagent pour soigner ses blessures et consoler ses malades, aient aussi une voix sur la scène politique.” Selon un éditorialiste catho, il parait que le discours d’Emmanuel Macron fera date dans l’histoire du #DialogueEgliseEtat… En effet !
Oui, ce n’est plus la même stratégie… Là ou François Hollande était bêtement brutal, avec force CRS et gaz lacrimo, il semblerait qu’Emmanuel Macron soit beaucoup plus diplomate. Un semblant de dialogue par-ci, une main tendue par là… Sans compter les états généraux de la bioéthique qui vont donner une illusion de démocratie participative et canaliser la participation citoyenne sur le net pour mieux l’étouffer…
Au final, on ne soulève pas les foules. Il est vrai que François Hollande a eu le mérite de lever toute une génération de militants qu’il serait bon de renvoyer à leur canapé… Ainsi, le discours de Macron aux Bernardins semble un bel écran de fumée, conforté par la horde des laïcards qui crient au scandale à cause d’un dialogue avec l’Eglise… Et si tout ce cinéma n’était qu’une belle diversion ?
L’envers du décor :
1/ Le CHU de Reims annonce le même jour vouloir l’arrêt des traitements de Vincent Lambert, autrement de dit de le faire mourir en le déshydratant et en l’affamant, une décision qui n’a pas pu être prise sans en référer en haut lieu, évidemment. La consolation des malades, c’est maintenant.
Mgr Aupetit a été très clair à ce sujet dans ce communiqué : http://eglise.catholique.fr/actualites/378339-regard-mgr-michel-aupetit-cas-m-vincent-lambert/
2/ Le lendemain, le CESE se saisit d’une pétition de 250.000 personnes pour prononcer un avis en faveur de “la sédation explicitement létale”, après avoir rejeté les 750.000 signatures demandant la révision de la loi Taubira. Seul le chrétien Joseph Thouvenel s’y est opposé. Le respect de l’engagement citoyen, c’est maintenant.
Que penser des mouvements catholiques JOC, SGDF et MRJC qui n’ont pas pris part à ce vote alors qu’ils le pouvaient ?
3/ Et pour faire bonne mesure, un ministre du gouvernement proclame sur une radio nationale : “En République française tous les couples se valent. Seul l’amour compte. Les parents, qu’ils soient deux papas deux mamans ou un papa et une maman… doivent pouvoir accueillir leur enfant dans les meilleures conditions.” Le respect de la justice envers les plus faibles, c’est maintenant.
Chers catholiques de France, “je vous salue avec infiniment de respect“…
Et pendant qu’il nous salue tendrement, personne ne bouge, et les pions de l’euthanasie, de la PMA-GPA avancent…
Que penser de toutes ces manœuvres politiques ?
Quelle confiance pouvons-nous donner à ces belles paroles ?
Nous pourrions nous poser encore beaucoup de questions mais si dans le fond, nous le prenions au mot et si nous nous engagions dans la cité ? Si nous nous jetions nous aussi dans l’arène du combat politique ? Si nous décidions enfin d’être sel de la terre et lumière du monde ?
Ne rêvons pas mais prions et engageons-nous dès maintenant pour le renouveau de la culture de Vie dans notre société !
Saint Jean-Paul II est très clair à ce sujet dans l’exhortation apostolique, « Les laïcs fidèles du Christ » : « Pour une animation chrétienne de l’ordre temporel […, pour] servir la personne et la société, les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la politique, à savoir l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir le bien commun. Les Pères du Synode l’ont affirmé à plusieurs reprises : tous et chacun ont le droit et le devoir de participer à la politique […]. Les accusations d’arrivisme, d’idolâtrie du pouvoir, d’égoïsme et de corruption qui bien souvent sont lancées contre les hommes du gouvernement, du parlement, de la classe dominante, des partis politiques, comme aussi l’opinion assez répandue que la politique est nécessairement un lieu de danger moral, tout cela ne justifie pas le scepticisme ni l’absentéisme des chrétiens pour la chose publique. »
Pour aller plus loin : http://www.doctrine-sociale-catholique.fr/index.php?id=6976