“Cette semaine, je suis allée faire, à son domicile, des injections post-opératoires à une jeune femme de 23 ans qui a subi une “intervention chirurgicale gynéco” ayant présenté des complications.
Sur le plan, physique, en apparence, tout va s’arranger. Mais je me suis demandée pourquoi elle était si triste et si renfermée lors de mes passages. Je me suis dit que, ne pas pouvoir pleinement profiter des fêtes en raison des suites opératoires y était certainement pour quelque chose. Et puis hier, pour mon dernier passage, j’ai pris plus de temps avec elle pour discuter, et l’ai interrogé “aussi délicatement” que possible sur la raison de sa tristesse. Elle s’est effondrée en larmes et m’a dit: “Si j’avais su !”; interloquée, je lui ai demandée, “si vous aviez su quoi?”. Et là, elle m’a parlé de cet enfant qu’elle n’a pas gardé, dont elle s’est faite avorter avant Noël; geste “qu’elle regrette tant aujourd’hui”. Sans pouvoir rien dire, elle n’a cessé de sangloter pendant près de 20 min….C’est long 20 min…Tout mon paquet de kleenex y est passé…A la fin, elle m’a regardé et, comme une supplique, elle m’a dit, “si seulement on m’avait aidée!!!”.
Et là, j’ai eu honte; honte de faire partie d’une professiondont la seule mission est de servir par le soin et qui, depuis plus de 40 ans, se laisse engouffrer dans cette culture de mort dont elle se rend responsable. Honte de faire partie d’une profession qui se tait depuis tant d’années et qui jamais ne dénonce la réalité de l’avortement tant pour les enfants que pour les femmes, qui jamais ne dénonce la réalité de ces enfants que l’on achève ou qu’on laisse mourir seuls dans des souffrances atroces au sortir des salles d’accouchement parce qu’ils ont survécu à une IMG ou parce qu’ils naissent trop handicapés, qui jamais ne dénonce ce tri des enfants avant la naissance, si innommable d’horreur, qui jamais ne dénonce la multiplicité de ces sédations euthanasiques faites à ces cancéreux ou ces vieillards en fin de vie, mais aussi à ces comateux ou ces grands handicapés dont on juge la vie “inutile” parce que soit-disant malheureuse.
J’ai eu tellement honte!!!
Après un long temps de silence, j’ai demandé pardon à cette jeune femme; pardon parce que nous n’avons pas fait notre métier pour elle…..Pardon parce qu’elle n’a trouvé personne pour l’aider.
Alors, comme une supplique, je “nous” demande, à nous professionnels de santé, de dénoncer cela, de dire que nous refusons d’effectuer tous ces actes mortifères parce que ce n’est pas soigner; c’est tuer!!!!!! Nous ne pouvons plus nous taire, nous devons exiger de façon plus ferme encore de ne pas avoir à effectuer ces actes, exiger la clause de conscience pour tous ces actes qui ne respectent pas la vie ni la personne humaine; et ces actes, ils sont nombreux. C’est bien simple, sans professionnels de santé, c’est la fin; de la PMA pour tous et de la PMA tout court, c’est la fin de l’IVG chirurgicale ou médicamenteuse par MCU, de L’IMG ou ITG, c’est la fin du Transgenre, c’est la fin de la GPA, c’est la fin de la sédation euthanasique et c’est la fin de la recherche sur l’embryon et de toutes les manipulations qui vont avec, notamment celle de l’embryon à 3 ADN, et ce sont les projets de la prochaine révision de loi de bioéthique qui seront avortés: PMA pour toutes, AMM (aide médicale à mourir), AMS (aide médicale au suicide) etc…
Alors n’ayons pas peur, osons dire non publiquement, osons venir le montrer à la Marche pour la vie du 21/01/18 et à toutes les autres occasions, osons le dire aux députés et parlementaires qui vont commencer à « plancher » sur cette loi de bioéthique, osons le dire à notre ministre de la santé, mais aussi partout où nous le pouvons dans l’exercice de nos professions.”
Odile, infirmière.